BDSM



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BDSM et libertinage, un choc de valeurs fondamentales

 

 

Vous verrez ultérieurement que dans la dynamique D/s, une notion d’appartenance et de possession est très présente. Comme la personne dominante possède la personne soumise, celle-ci devient son bien, son jouet et souvent, ce cadeau est gardé très jalousement par la personne dominante qui refuse de partager. De plus, prendre soin d’une personne soumise demande tellement d’implication, que les personnes soumises tolèrent mal que la personne dominante s’éparpille et les délaisse, même si traditionnellement elle en a tout à fait le droit. On comprend facilement que cette dimension de la relation D/s entre directement en contradiction avec les principes fondamentaux de liberté et de partage du libertinage sexuel et émotionnel. Les fervents des vieilles écoles de pensée dans le BDSM s’opposent farouchement à l’union de ces deux univers et reçoivent d’un œil mauvais les libertins qui tentent de faire leur entrée dans la communauté.

 

Aussi, le milieu du BDSM tend à demeurer plus fermé pour garder le côté sain et sécuritaire des jeux et surtout, ne pas attirer de foudres législatives. Plus de gens s’y intéressent, plus le risque est grand que des personnes malintentionnées fassent un peu n’importe quoi, entraînant des blessures ou même la mort chez leur soumis(e). Cette mauvaise presse serait dramatique pour le milieu du BDSM qui est déjà très marginalisé, même malgré la sortie d’ouvrages populaires comme la saga Grey.

 

Les libertins, quant à eux, ont parfois beaucoup de difficulté à tolérer les jeux extrêmes dans le BDSM, comme les séances d’impacts intenses, la vue de sang dans certains jeux plus « edgy », les contraintes extrêmes aussi et toutes les réactions à la douleur comme les cris puissants ou les pleurs. Ils sont parfois choqués par ce qu’ils perçoivent rapidement comme une effusion de grande violence. Cela dit, avec la montée en popularité des donjons chez les néophytes, cette dimension de tolérance aux jeux extrême commence à être également vraie dans le milieu BDSM. L’inconnu fait peur, c’est normal. 

 

On remarque lentement un changement dans le BDSM, les personnes qui fréquentent les deux milieux sont de plus en plus nombreuses et s’affirment de plus en plus. Ce qui était un secret révélé tout bas il y a de ça quelques années, devient raconté à plus haute voix aujourd’hui. Ils invitent toutefois à la prudence et aident les autres à mieux vivre cette notion de possessivité, même dans le libertinage. Les partenaires libertins sont perçus comme des jouets avec lesquels la personne dominante et la personne soumise peuvent jouer et non comme des partenaires relationnels qui vont entrer en conflit avec la dynamique principale. En les objectifiant, ils sont hiérarchisés et perdent de leur importance. Certaines personnes dominantes vont même de plus en plus accepter de laisser jouer la personne soumise avec d’autres personnes dominantes dans une relation de « playpartnership » occasionnelle, pour le bien de la personne soumise, son évolution et son plaisir personnel, un peu comme une récompense, tant qu’il garde le pouvoir décisionnel du quand et du comment. Il peut également faire partie du plaisir de la personne dominante d’observer la scène tout simplement ou de faire plaisir à un bon ami dominant en offrant la personne soumise en cadeau, temporairement.

 

Ainsi petit à petit, le BDSM et le libertinage commencent à se côtoyer. Ces deux milieux s’apprivoisent, se tiennent timidement la main. On voit naître des soirées à saveur fétiche et BDSM dans les clubs libertins, et de plus en plus, le libertinage commence à être lentement mieux toléré dans les donjons BDSM. Il reste du chemin à faire, mais les choses avancent.



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LES TEXTES DE BDSM ONT ÉTÉ ÉCRITS EN COLLABORATION 

AVEC STÉPHANIE / LADY BÉBELLE







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